UN PEU D'HISTOIRE...

Un hôtel à l'origine immémoriale : plus de 3 siècles d'histoire !

L’hôtel en 1920, avec les premières voitures.

L’hôtel en 1920, avec les premières voitures.

Constamment rénové au fil du temps, l’Hôtel Saint-Georges***, connu sous un autre nom dès le 16ème siècle, existait peut-être déjà avant cette période. L’auberge était alors un lieu d’accueil pour les chevaux, diligences et voyageurs.

Même emplacement, même nom, même fonction, rares sont les hôtels aujourd’hui à pouvoir revendiquer des siècles d’histoire. À Saint-Jean-de-Maurienne pourtant, le Saint-Georges est le seul à avoir la légitimité de le faire. Si les premières traces archivistiques remontent à 1733 et la confection de la mappe sarde, à n’en pas clouter, le bâtiment accueillait depuis au moins une centaine d’années des voyageurs de passage. Situé dans une rue qui a changé cependant quatre fois de nom au fil de l’histoire’, le Saint-Georges a, comme son patron chrétien l’indique, terrassé le dragon du temps de manière remarquable.

Publicité ancienne, mentionnant l’hôtel fondé en 1315.[/caption]

Plus encore, sur l’origine du nom de l’hôtel, comment ne pas noter l’imprégnation du contexte historique et précisément des croisades médiévales avec l’ancien quartier dit de Palestine, qui précède le Saint-Georges quand vous remontez la rue de la République en direction du pont d’Arvan, et celui de Jérusalem•, localisé quelques dizaines de mètres après le début de l’actuelle avenue du Mont-Cenis.

Ainsi, la représentation de saint Georges, martyr du IV’ siècle, en chevalier chrétien victorieux et terrassant le dragon du mal et de l’impiété, flotte comme emblème dans l’axe principal est-ouest de la capitale de la vallée de la Maurienne depuis des temps immémoriaux.

Contrairement à ce qu’affiche l’enseigne actuelle de l’hôtel trois étoiles, le Saint-Georges est bien antérieur à 1866, puisqu’il est avéré à une époque où la Savoie n’était même pas française.

Faire parler les murs de cet hôtel, au-delà de l’intérêt historique stricto sensu, c’est d’abord et. avant tout ouvrir une porte sur un passé qui n’est certes plus, mais qui continue d’opérer son influence de manière indicible. Faire parler les murs de l’hôtel le plus vieux de Saint-Jean­-de-Maurienne, c’est en définitive se souvenir de tous celles et ceux qui l’ont fait vivre et qui y ont séjourné parfois pour une seule nuit. Une manière d’arrêter, un instant au moins, le temps qui s’écoule inexorablement.

Informations recueillies par Guillaume Chaix, journaliste et généalogiste, Le Grenier de nos ancêtres